Nos chansons
A LA SAINT MEDARD. 1
A L’ENTERREMENT D’UNE FEUILLE MORTE. 2
ADELAÏDE. 3
BALLADE EN PROVERBES DU BON VIEUX TEMPS. 4
BARBARA.. 5
BARBOUZES (LES) 6
BOITE A PANDORE (LA) 7
BOÎTES A MUSIQUE. 8
BONHOMME DE NEIGE (LE) 9
BONSOIR AU PUBLIC. 10
BRANCHE (LA) 11
BUFFALO BAR. 12
C’ÉTAIT LA PREMIERE FOIS. 13
CHANSON SANS CALCIUM.. 14
CIRQUE (LE) 15
COMPLAINTE DU PROGRES (LA) 16
COMPLEXE DE LA TRUITE (LE) 17
CONFITURE (LA) 18
C'QUE C’EST BEAU LA PHOTOGRAPHIE ! 19
DANS L’EAU DE LA CLAIRE FONTAINE. 20
EN SORTANT DE L’ECOLE. 21
ETRANGE CONCERT (L’) 22
FETE CONTINUE (LA) 23
FREDO.. 24
GAVOTTE DES PETITS BÂTONS BLANCS (LA) 25
GENERAL A VENDRE. 26
GROS JEAN COMME DEVANT. 27
LUNE EST MORTE (LA) 28
M. LEPETIT LE CHASSEUR. 29
MARIE-JOSEPH (LA) 30
MELI-MELO.. 31
MONSIEUR WILLIAM.. 32
PATRICK L’IRLANDAIS. 33
PENDULE (LA) 34
PETITE FABLE SANS MORGUE. 35
POINÇONNEUR DES LILAS (LE) 36
QUEUE DU CHAT (LA) 37
REPAS RIDICULE (LE) 38
RUE SAINT VINCENT (ROSE BLANCHE) 39
SHAH SHAH PERSAN.. 40
SI TU T’IMAGINES. 41
STANISLAS. 42
TANGO.. 43
TICS (LES) 44
TWIST AGRICOLE. 45
UN MONSIEUR ATTENDAIT. 46
VIERGE EPONINE (LA) 47
VIEUX LEON (LE) 48
VIOLONCELLISTE (LA) 49
VOIX DU SANG (LA) 50
Paroles de Rudi Revil, musique de Michel Vaucaire (1952)
A la Saint-Médard mon Dieu qu’il a plu,
Au coin du boul’vard et de la p’tite rue
A la Saint-Médard mon Dieu qu’il a plu,
Y aurait pas eu d’bar on était fichus.
A la Saint-Médard mon Dieu qu’on s’est plu,
Tous deux au comptoir en buvant un jus
A l’abri dans l’bar on s’est tell’ment plu,
Qu’on est sorti tard quand il a plus plu
Quand il pleut le jour de la Saint-Médard,
Pendant quarante jours faut prendr’ son riflard
Les marchands d’pépins et de waterproof,
Se frottent les mains, faut bien qu’ces gens bouffent
Dans notr’ petit bar on se retrouvait,
A midi un quart et l’on attendait
Quand il pleut dehors, dedans on est bien,
Car pour le confort, la pluie ne vaut rien.
Pour tout arranger il a encor’plu,
La Saint-Barnabé, oh ! ça tant est plus
Pour bien nous sécher au bar on a bu,
Trois jus arrosés puis on s’est replu
Saint-Truc, Saint-Machin, toujours il pleuvait,
Dans le bar du coin au sec on s’aimait
Au bout d’quarant’ jours quand il a fait beau,
Notr’ histoire d’amour est tombée dans l’eau.
Paroles Jacques Prévert, musique Joseph Kosma (1957)
A l’enterrement d’une feuille morte, Deux escargots s’en vont
Ils ont la coquille noire, Du crêpe autour des cornes
Ils s’en vont dans le soir, Un très beau soir d’automne
Hélas quand ils arrivent, C’est déjà le printemps
Les feuilles qui étaient mortes, Sont tout’s ressuscitées
Et les deux escargots, Sont très désappointés.
Mais voilà le soleil, le soleil qui leur dit :
Prenez, prenez la peine, la peine de vous asseoir
Prenez un verre de bière si le cœur vous en dit
Prenez si ça vous plait l’autocar pour Paris
Il partira ce soir, vous verrez du pays,
Mais ne prenez pas le deuil, c’est moi qui vous le dis,
Ça noircit le blanc de l’œil et puis ça enlaidit
Les histoires de cercueils, C’est triste et pas joli
Reprenez vos couleurs, Les couleurs de la vie !
Alors toutes les bêtes, les arbres et les plantes
Se mettent à chanter, à chanter à tue-tête
La vraie chanson vivante, la chanson de l’été
Et tout le monde de boire, Tout le monde de trinquer
C’est un très joli soir, Un joli soir d’été
Et les deux escargots, S’en retournent chez eux
Ils s’en vont très émus, Ils s’en vont très heureux
Comme ils ont beaucoup bu, Ils titubent un p’tit peu
Mais là-haut dans le ciel, La lune veille sur eux.
Paroles et musique: Jacques Debronckart (1965)
Qu'ils soient d'ici où de n'importe quel parage
Moi j'aime bien les gens qui sont de quelque part
Et portent dans leur cœur un’ ville ou un village
Où ils pourraient trouver leur chemin dans le noir
Voilà pourquoi Jean de Bordeaux, François de Nantes
Voilà pourquoi Laurent le gars du Canigou
Pierre le Normand et toi Joël de la Charente
J'aime tant vous entendre parler de chez vous.
Quand le dernier verre se vide / Dans les bars d'Adélaïde
On a l’ cœur qui s’ vid’ aussi / Lorsque l'on pens’ au pays !
Chaque premier janvier on dit c’est la dernière
La dernière année que je passe en Australie
Mais le premier janvier suivant nous voit refaire
Même serment qui sombr’ à son tour dans l’oubl
Ça s’rait pourtant le moment de revoir nos plages
Car les pays se ressemblent de plus en plus
Et dans dix ans nous trouverons dans nos villages
Des distributeurs de hot-dog au coin des rues !
Le whisky parait acide / Dans les bars d'Adélaïde
Lorsque l'on gard’ au palais / Le souv’nir du Beaujolais.
Et dans vingt ans sans avoir revu nos falaises,
Citoyens d’Australie conscients de leurs devoirs,
A nos enfants nous apprendrons la langue française
Mais leur accent ne s’ra pas celui du terroir…
Alors dis-moi de nos vingt ans François de Nantes
De nos vingt ans Laurent le gars du Canigou
Pierre le Normand et toi Joël de la Charente
Nos vingt ans d'aujourd'hui vous en souviendrez-vous ?
Quand le dernier verre se vide / Dans les bars d'Adélaïde
On a l’cœur qui s’ vid’ aussi / Lorsque l'on pens’ au pays !
Paroles Raymond Queneau, musique Maurice Thiriet (1952)
Il faut de tout pour faire un monde,
Il faut des vieillards tremblotants,
Il faut des milliards de secondes,
Il faut chaque chose en son temps…
En mars il y a le printemps,
Il est un mois où l’on moissonne,
Il est un jour au bout de l’an,
L’hiver arrive après l’automne…
La pierre qui roule est sans mousse,
Béliers tondus gèlent au vent,
Entre les pavés l’herbe pousse,
Que voilà de désagréments !
Chaque arbre vêt son linceul blanc,
Le soleil se traîne tout ‘jone’,
C’est la neige après le beau temps,
L’hiver arrive après l’automne…
Quand on est vieux on n’est plus jeune,
On finit par perdre ses dents,
Après avoir mangé on jeûne,
Personne n’est jamais content ;
On regrette ses jouets d’enfant,
On râle après le téléphone,
On pleure comme un caïman,
L’hiver arrive après l’automne…
Prince ! tout ça c’est le chiendant !
C’est encore pis si tu raisonnnes !
La mort t’a toujours au tournant !
L’hiver arrive après l’automne…
Paroles de Jacques Prévert, musique de Joseph Kosma (1949)
Rappelle-toi, Barbara,
Il pleuvait sans cesse sur Brest,
Ce jour là et tu marchais souriante, épanouie, ravie,
Ruisselante sous la pluie…
Rappelle-toi, Barbara,
Il pleuvait sans cesse sur Brest,
Et je t’ai croisée, rue de Siam,
Tu souriais, et moi je souriais de même…
Rappelle-toi, Barbara,
Toi que je ne connaissais pas,
Toi qui ne me connaissais pas,
Rappelle-toi, rappelle-toi quand-même, ce jour-là, n’oublie pas…
Un homme sous un porche s’abritait
Et il a crié ton nom : Barbara (Barbara)
Et tu as couru vers lui, sous la pluie,
Ruisselante, radieuse, épanouie,…
Et tu t’es jetée dans ses bras,
Rappelle-toi cela, Barbara !
Et ne m’en veux pas si je te tutoie,
Je dis « tu » à tous ceux que j’aime,
Même si je ne les ai vus qu’une seule fois,
Je dis « tu » à tous ceux qui s’aiment,
Même si je ne les connais pas…
Rappelle-toi, Barbara,
N’oublie pas cette pluie sur la mer,
Sur ton visage heureux, sur cette ville heureuse,
Cette pluie sur la mer, sur l’Arsenal, sur le bateau d’Ouessant…
Oh, Barbara, quelle connerie la guerre !
Qu’est-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer, de feu, d’acier, de sang ?
Et celui qui te serrait dans ses bras amoureusement,
Est-il mort, disparu, ou bien encore vivant ?
Oh, Barbara, il pleut sans cesse sur Brest
Mais ce n’est plus pareil
Et tout est abîmé
C’est une pluie de deuil, terrible et désolée.
Ce n’est même plus l’orage
De fer, d’acier, de sang.
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens,
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l’eau sur Brest,
Et vont pourrir au loin, au loin, très loin de Brest
Dont il ne reste
Rien.
Paroles et musique : Jacques Debronckart (1964)
On n’est pas des flics ordinai-res, On n’coll’ pas des contraventions,
On n’fait pas la chass’ aux gangste-res, On n’catéchis’ pas les blousons :
D’la Polic’ on est les perlou-ou-ou-ou-ses, A coté d’nous mêm’ Scotland Yard,
A l’air de rom si tocard, La PJ fait franch’ment tartou-ou-ou-se !
Gare aux bar, gare aux bar, aux barbouzes.
On est des gourmands d’la bagar-re, On a la manchett’ en nickel,
Faut dire qu’on march’ au steak tarta-re, Et qu’on n’ carbur’ pas au Vittel ;
Pour la gauch’ j’ai une préférence, J’m’en sers dans les grandes occasions, (Ouais x 3)
Dis surtout pas ça au patron, C’est un typ’ qui est plutôt vieille Fran-an-an-ce…
Gare aux bar, gare aux bar, aux barbouzes.
On connaît les langues étrangè-res, (Ein Zwei Drei), On n’est pas obtus,
A Muniche, à Nèv York, au Cai-re, Comme ça on passe inaperçu…
Remarquez, pour qu’on s’en souviè-è-è-è-nne, Qu’on n’mélang’ pas les baratins,
Quand on nous mass’ tous les matins, On insist’ sur la boît’ crâniè-è-è-nne !
Gare aux bar, gare aux bar, aux barbouzes.
On escorte les hauts personna-ges, Principalement les présidents,
On a un œil sur les para-ges, Et de l’aut’on n’quitte pas l’client :
On coll’ à lui comme des ventou-ou-ou-ou-ses, On met nos pieds dans tous ses pas (bis)
C’est tout just’ s’il ne nous r’trouve pas, Sous le jupon de son épou-ou-ou-se !
Gare aux bar, gare aux barbouzes, aux barbouzes.
Ce qu’il nous manqu’ c’est les d’moisel-les, Sur ce plan là on est privé,
Pas d’chance, le patron nous appel-le Chaqu’ fois qu’on pourrait consommer !
Alors après cinq ans d’servi-i-i-i-ce Passés dans de tell’ conditions,
Souvent dans nos goûts, nos façons, Des transformations s’accompli-i-i-ssent…
Gare aux bar, gare aux bar, aux barbouzes.
La la la la la !
Ricet Barrier & Bernard Lelou (1954)
Chez les hommes, papa Jupiter avait un p’tit racket pépère
Le monopole des revolvers qu'il fournissait sur toute la terre
Il avait l'oeil sur les loubards drivés par Prométhée, un gars
Qui avait toujours un blouson noir avec un aigle sur le foie. (bis)
Prométhée c’est un ambitieux, mais il n’a pas de revolver,
Pour être un mec il faut un feu, il piqua celui d’Jupiter
Jupiter devint écarlate et, vicieusement, pour se venger,
Il lui refila dans les pattes Pandore, la madone des clandés ! (bis)
Pandore c'est une panthère
Au service de Jupiter
Quand ils la voient dans sa boîte
Tous les hommes s'déboutonnent.
Prométhée tomba dans ses bras, c'était prévu par Jupiter
Et toute la bande y passa, bientôt ce fut l'tour du p'tit frère;
Il était vierge comme un casier, tout le monde l’appelait Adam,
Parce qu’il était le jeune premier, et d’une connerie sans précédent… (bis)
Adam est tombé naturlish dans les griffes de la môme Pandore
Il ne peut plus quitter ses miches, il s’dessèche, il paume son phosphore,
La boîte à Pandore c'est le vice, la gnole, la came et le porno :
Adam plongea jusqu’au coccyx dans les 7 péchés capitaux ! (bis)
Pandore c'est une panthère
Dont les affaires prospèrent
Avec sa boîte elle peut s'frotter les mains
Le chômage c'est pas pour demain.
Elle regarde avec délices
Les hommes boire la coupe des vices
Pour la Pandore qu'est ce que c'est qu'un bonhomme :
Une pomme. (bis)
Paroles de Francis Blanche et Marc Cab,
musique de Guy Lafarge et Pierre Philippe (1956)
Les boîtes à musique sont des mécaniques,
Un peu fantastiques, magiques et mystiques
Tantôt poétiques, tantôt sarcastiques,
Avec un rien d’ingénu.
Elles ont des musiques caractéristiques,
Des airs ironiques, aristocratiques
Qui vous communiquent l’émoi romantique,
Parfum des ans révolus.
Ah dansez marquise, ah marquis dansez ! La gavotte exquise du temps passé.
D’abord la danse, puis la romance, Puis l’insouciance, la défaillance
Voici que s’ouvrent les bras de faïence, Sur des dentelles d’Italie.
Les boucles blondes, les tailles rondes, Qui se confondent, sous les rotondes
On se retrouve dans un autre monde, Parmi les brumes de l’oubli.
Rubans et cravates, boutons écarlates,
Charmants diplomates, bretteurs et pirates,
Dames délicates, beautés que l’on flatte,
Dans les bosquets de Marly.
Mais ces acrobates, ces aristocrates,
N’ont pas d’omoplates, de cœur ni de rate,
Car les automates ne sont que des boîtes,
Des roues, des fils, des poulies.
Frêle mécanique qu’il faut remonter, La boîte à musique va s’arrêter…
Les boîtes à musique sont des mécaniques,
Un peu fantastiques, magiques et mystiques
Car les automates ne sont que des boîtes,
Des roues, des fils, des…
Paroles Jacques Prévert, musique Joseph KOSMA
Dans la nuit de l'hiver
Galope un grand homme blanc
Galope un grand homme blanc
C'est un bonhomme de neige
Avec une pipe en bois
Un grand bonhomme de neige
Poursuivi par le froid
Il arrive au village
Il arrive au village
Voyant de la lumière
Le voilà rassuré
Dans une petite maison
Il entre sans frapper
Dans une petite maison
Il entre sans frapper
Et pour se réchauffer
Et pour se réchauffer
S'assoit sur le poêle rouge
Et d'un coup disparaît
Ne laissant que sa pipe
Au milieu d'une flaque d'eau
Ne laissant que sa pipe
Et puis son vieux chapeau
Paroles Francis Blanche, musique X… Lecca (1945)
Bonsoir bel aimable public,
De l'orchestre et du poulailler,
Tu nous as apporté ton fric,
Nous a écoutés sans bailler.
Allez dormir près de vos femmes
Et de vos beaux petits enfants,
Pensez au salut de vos âmes,
La grâce vous vient en dormant.
Bonsoir Messieurs, bonsoir Mesdames,
Nous vous souhaitons de l'agrément.
Paroles Robert Niel, musique Gabi Verlor (1972)
Le soleil est venu se poser ce matin sur la branche
Un oiseau est venu se baigner de soleil sur la branche
Elle était si fragile, si ténue qu’elle ployait, cette branche
Chaque instant, je croyais qu‘elle allait se briser cette branche
(sifflet)
C’est comm’ ça qu’on vit sa vie
On est sur une corde raide
A chaqu’ instant on croit qu’elle cède
Et puis un peu de soleil luit
Et on oublie…
…qu’elle peut se briser à toute heure brusquement cette branche
Sur laquelle on se tient, on s’accroche
Et on glisse et on flanche
Un oiseau est venu se poser ce matin sur la branche
Il se baigne au soleil doucement,
Insouciant se balance
Sur la branche
C’est comm’ ça qu’on vit sa vie
On est sur une corde raide
A chaqu’ instant on croit qu’elle cède
Et puis un peu de soleil luit
Et on oublie
(sifflet)
Paroles et musique de Marc Fontenoy (1956)
Buffalo bar, Buffalo bar,
C’est un bistro très rigolo et sans histoire :
Ambiance unique… , Badaban, Badaban
Et d’la musique … Badaban, Badaban
Des belles pépées et d’la bagarre, Buffalo Bar.
Le type du bar (Tshi Tshi) qui sert à boire (Tshi Tshi)
A deux mètres vingt et des épaules comme une armoire ;
Y a un billard (sifflet) et des gaillards
Qui marquent les points, discutant l’coup à coup d’pétards.
Y a un pianiste, un vrai artiste,
Mais qui ne sort sûr’ment pas du conservatoire
Il se déchaîne, s’donn’ de la peine,
Mais c’est en vain, on n’entend rien dans l’tintamarre.
Buffalo bar, il faut les voir :
Ca crie, ça gueule dans le brouillard comme un cauchemar ;
Y a de l’alcool, un vrai pétrole,
Mais chacun veut avoir sa part, Buffalo bar.
Pendant c’temps là, y a une bande qui s’amène
Venant tout droit du bistro d’à coté (atchoum)
Ils poussent la porte, c’est une vraie aubaine ;
Enfin ce soir on va pouvoir s’amuser. (youpi !)
Buffalo bar, Buffalo bar,
Ceux du billard (sifflet) donnent le signal de la bagarre (sifflet)
Obscurité, dix chaises cassées,
Deux types tués, on rigole bien et ça repart !
La vamp du coin, en robe de strass,
Entre les tables en ondulant passe et repasse.
Et les clients, soudain tranquilles,
Sont haletants car elle a tant de sex-appeal
Mais le pianiste, un vrai artiste,
Est amoureux d’la vamp et joue des chansons tristes,
Alors un homme d’une voix d’rogomme crie : « Y en a marre ! »
Et le fait taire à coup de Luger. (Toum Toum)
Sans se frapper, la belle pépée,
Descend le gars d’un coup d’bouteille sur le cigare.
Nouvelle bagarre, (sifflet) puis calme plat.
Et c’est comme ça tous les soirs au Buffalo bar.
Si par hasard, vous avez le noir,
Et que vous vous trouvez un soir dans le quartier :
Entrez, entrez, sans hésiter,
Ca vous pass’ra, vous pouvez m’croire,
Où ça ? Au Buffalo bar, Buffalo bar, Buffalo bar.
Paroles R. Nahmias, musique Hubert Degex (1954)
C’était la première fois qu’elle se rendait chez lui
Dans le salon lilas le vase était fleuri
Les tapis, les moquettes étouffaient tous les pas
Et la bonne discrète, sans un mot s’effaça.
Elle connaissait à peine, le nom de ce Monsieur
De ses craintes soudaines, il semblait faire un jeu
C’était sa prévenance qui l’inquiétait surtout
Mais devant sa méfiance, il se montrait très doux.
Il dit ‘asseyez vous’, il effleura ses lèvres
Elle sentait à son cou les galops de la fièvre
Laissez-moi-vous ôter ceci et puis cela
Son étonnant doigté la fascinait déjà.
Elle aurait voulu fuir mais ne pouvait bouger
Lui faisait des sourires pour mieux l’hypnotiser
Elle eut beau supplier, tout était superflu
Bref pourquoi le cacher, il fit ce qu’il voulut.
C’est l’histoire d’amour, sans dou-te pensez-vous
L’histoire que chaque jour on entend n’importe où.
Mais la scène est plus triste, la clef de ce roman
Lui c’était un dentiste, elle avait mal aux dents.
Aïe, aïe, aïe ….
Paroles Jean-Claude Massoulier, musique Maurice Blanchot (1968)
C’est une chanson sans calcium, Chantée par un pauvre homme,
Qui a mauvaise mine,
C’est une chanson sans calcium, Une chanson à la gomme,
Qui manque de vitamines
C’est une chanson à virus, Une chanson sans tonus,
Elle est épouvantable
C’est une chanson pas dans l’vent, Qu’a besoin d’fortifiant,
Tell’ment qu’elle est minable.
Les paroles sont squelettiques, La musique rachitique,
Pas question qu’a balance
C’est une chanson sans gimmick, Complètement lymphatique,
C’est presqu’une ordonnance
C’est une chanson pas dans l’coup, C’est un genr’ de rock mou,
Pas pour le hit parade
C’est une chanson anémiée, Pour maison de santé,
Une triste salade.
C’est une chanson sans espoir, Qui raconte l’histoire,
D’une pauvre infirmière
Amoureuse à en crever, D’un docteur diminué,
Aux curieuses manières
C’est une chanson sans issue, Qu’ira pas dans la rue,
Car elle est désastreuse
C’est une chanson imbécile, Ecrite par un bacille,
Pour une intraveineuse.
Le seul avantage qu’elle a, Cette chanson raplapla,
Il est sur la pochette
Vous ne courez aucun risque, Découpez sur le disque,
La petite vignette
Découpez-la soigneusement, Postez-la sur le champ,
Faites-vous porter pâle
Et vous serez croyez-moi, Tous remboursés par la,
Sécurité Sociale !
Paroles de J.Cosmos, musique de C.Verger (1956)
Le cirque a posé son chapeau pointu sur la place publique,
Il s’en échappe des grelots de rire mêlés de musique.
Un fouet claque quand les chevaux
Font leurs petits pas excentriques
Sous l’œil endormi des badauds
Qui attendent que les clowns rappliquent.
Les clowns, les claques, les cris, les peurs,
La petite flaque du projecteur
Qui sait tout l’programme par cœur.
Dehors il y a les enfants
Au sourire mélancolique,
Des mômes qui n’ont pas eu d’argent
Et font le cirque autour du cirque.
La fille du patron compte la monnaie, Elle a changé de numéro.
Avant c’est elle qui f’sait les agrès, Maint’nant qu’elle a peur, elle fait des marmots.
Le cirque a planté son drapeau debout sur la place publique
Il flotte au dessus des bravos mêlés de silences tragiques.
Trois éléphants fond du vélo
Et changent de vitesse en musique
Sous l’œil endormi des badauds
Qui attendent que les clowns rappliquent.
Les clowns, les claques, les cris, les peurs,
La petite flaque du projecteur
Qui sait tout l’programme par cœur.
Dehors y’a toujours les enfants
Au sourire mélancolique,
Mais dans le cœur de ces enfants
Le rêve a planté son grand cirque.
Paroles et musique de Boris Vian
Autrefois pour faire sa cour, On parlait d'amour
Pour mieux prouver son ardeur, On offrait son cœur
Maintenant c'est plus pareil, Ça change, ça change
Pour séduire le cher ange, On lui glisse à l'oreille
Ah, Gudule!, Viens m'embrasser, Et je te donnerai :
Un frigidai-reu, Un joli scootai-reu
Un atomixai-reu, Et du Dunlopillo
Une cuisiniè-reu, Avec un four en ver-reu
Des tas de couvai-reu, Et des pellagâteaux ;
Une tourniquette, Pour faire la vinaigrette
Un bel aérateur, Pour bouffer les odeurs
Des draps qui chauffent, Un pistolet à gaufres
Un avion pour deux, Et nous serons heureux
Autrefois, s'il arrivait Que l'on se querelle
L'air lugubre on s'en allait, En laissant la vaisselle
Maintenant, que voulez-vous, La vie est si chère
On dit rentre chez ta mère, Et l'on se garde tout
Ah, Gudule! Excuse-toi, Ou je reprends tout ça :
Mon frigidaire, Mon armoire à cuillères
Mon évier en fer-reu, Et mon poêle à mazout
Mon cire-godasses, Mon repasse-limaces
Mon tabouret à glace, Et mon chasse-filous
La tourniquette, A faire la vinaigrette
Le ratatine-ordures, Et le coupe-friture
Et si la belle, Se montre encore rebelle
On la fiche dehors, Pour confier son sort :
Au frigidai-reu, A l'efface-poussiè-reu
A la cuisiniè-reu, Au lit qu'est toujours fait
Au chauffe-savates, Au canon à patates
A l'eventre-tomates, A l'écorche-poulet
Mais très très vite, On reçoit la visite
D'une tendre petite, Qui vous offre son cœur
Alors on cède, Car il faut qu'on s'entraide
Et l'on vit comme ça, Jusqu'à la prochaine fois (ter).
Paroles de Francis Blanche, musique de Franz Schubert (1955)
Elle était jeune fille, Sortait tout droit de son couvent
Innocente et gentille, Qui n’avait pas seize ans
Le jeudi, jour de visite, Elle venait chez ma mère
El elle nous jouait La Truite, La Truite de Schubert
Un soir de grand orage, Elle dut coucher à la maison
Or malgré son jeune âge, Elle avait de l’obstination
Et pendant trois heures de suite, Au milieu des éclairs
Elle nous a joué La Truite, La Truite de Schubert
On lui donna ma chambre, Moi je couchai dans le salon
Mais je crus bien comprendre, Que ça ne serait pas long
En effet elle revint bien vite, Pieds nus, dans les courants d’air
Pour me jouer La Truite, La Truite de Schubert
Ce fut un beau solfège, Pizzicatti coquins
Accords, trémolos et arpèges, Fantaisie à quatre mains
Mais à l’instant où tout s’agite, Sous l’ardent aiguillon de la chair
Elle, elle fredonnait La Truite, La Truite de Schubert (bis)
Je lui dis : « Gabrielle, Voyons, comprenez mon émoi
Il faut être fidèle, Ce sera Schubert ou moi »
C’est alors que je compris bien vite, En lisant dans ses yeux pervers
Qu’elle me réclamait la suite, La suite du concert.
Six mois après l’orage, Nous fûmes dans une situation
Telle que le mariage, Etait la seule solution
Mais avec un air insolite, Au lieu de dire oui au Maire
Elle lui a chanté - - -, - - - de Schubert
C’est fou ce que nous fîmes, Contre cette obsession
On mit Gabrielle au régime, Lui supprimant le poisson
Mais par une journée maudite, Dans le vent, l’orage et les éclairs
Elle mit au monde une truite, Qu’elle baptisa Schubert. (bis)
A présent je vis seul, tout seul dans ma demeure
Gabrielle est partie et n’a plus sa raison
Dans sa chambre au Touquet elle reste des heures
Auprès d’un grand bocal où frétille un poisson
Et moi j’ai dit à Marguerite, Qui est ma vieille cuisinière
Ne me servez plus jamais de truite, Ça m’donne de l’urticaire ! (bis)
Paroles et musique de Marino (1973)
La confiture ça dégouline, Ca coule, coule sur les mains
Ca passe par les trous d’la tartine, Pourquoi y a-t-il destrous dans l’pain
Bien sur on peut avec du beurre, Les trous on peut bien les boucher
Ca ne sert à rien c’est un leurre, Car ça coule sur les cotés
Faudrait contrôler sa tartine, La tenir droite exactement
On la met en bouche elle s’incline, Ca coule irrémédiablement
Et ça vous coule dans la manche, Et ça vous longe le pourpoint
De l’avant-bras jusqu’à la hanche, Quand ça ne descend pas plus loin
Et quand ça coule pas ça tombe, Le pain s’écrase entre les doigts
Ça ricoche et puis ça retombe, Côté collant ça va de soi
On tente de passer l’éponge, On en met plein ses vêtements
Plus on essuie plus on allonge, Plus on frotte et plus ça s’étend
C’est pour ça qu’y en a qui préfèrent, Manger de la crème de marrons
Ca colle au pain c’est sans mystère, C’est plus commun mais ça tient bon
On fait l’école buissonnière, De retour on prend l’escabeau
On va tout droit vers l’étagère, Pourquoi tourner autour du pot
Qu’elle soit aux fraises, à la rhubarbe, On l’ingurgite goulûment
La confiture on la chaparde, On l’aime clandestinement
Puis un jour on est bien en place, On mène la vie de château
Dans les avions dans les palaces, On vous porte sur un plateau
La confiture qui dégouline, Qui coule, coule sur les mains
Qui passe par les trous d’la tartine, Pourquoi y a-t-il des trous dans l’pain
La confiture, ça dégou…… line !
Paroles de Jean Cosmos, musique de Hubert Degex (1968)
C'que c'est beau la photographie !
Les souvenirs sur papier glacé…
Pas d'raison pour qu'on les oublie,
Les beaux yeux (cieux ?), les beaux jours passés…
C'que c'est beau la photographie,
Le soleil qu'on fait prisonnier,
Pas d'raison pour qu'on les oublie,
Les p'tites femmes en p'tite robe d'été.
En noir et blanc, au 1/50ème
Ça fait d'l'effet sur l'amateur,
Et c'est pas rare qu'on s'en souvienne,
Comme si elles étaient en couleurs.
C'que c'est beau la photographie !
Bougeons plus ! l'amour va passer…
Y a pas d'raison pour qu'on oublie
Sa p'tite gueule sur l'instantané.
Ne bougeons plus !
C'que c'est beau la photographie !
Les amants sur papier chamois…
Pas de raison pour qu'on les oublie,
Les belles heures des beaux autrefois…
C'que c'est beau la photographie !
On choisit l'instant et l'endroit,
Pas d'raison pour qu'on les oublie,
Les p'tites femmes en p'tite robe à pois.
En noir et blanc, on n’voit pas comme
Ça fait d'l'effet sur l'amateur,
Mais qu'une main ouvre l'album,
Et tout se retrouve en couleurs !
C'que c'est beau la photographie !
Bougeons plus ! l'amour va passer…
1, 2, 3, c'est la plus jolie,
Agrandie, vous l'encadrerez !
Ne bougeons plus !
Attention 1, 2, 3, j'appuie !
On sourit, pour l'éternité !
Paroles et musique de Georges Brassens (1977)
Dans l’eau de la claire fontaine,
Elle se baignait toute nue,
Une saute de vent soudaine
Jeta ses habits dans les nues…
En détresse elle me fit signe
Pour la vêtir d’aller chercher
Des monceaux de feuille de vigne
Fleurs de lys et fleurs d’oranger.
Avec des pétales de roses
Une bout de corsage lui fit
Mais la belle n’était pas bien grosse
Une seule rose a suffi.
Avec le pampre de la vigne
Un bout de cotillon lui fit
Mais la belle était si petite
Qu’une seule feuille a suffi.
Elle me tendit ses bras, ses lèvres
Comme pour me remercier
Je les pris avec tant de fièvre
Qu’elle fut toute déshabillée…
Le jeu dût plaire à l’ingénue
Car à la fontaine souvent
Elle s’alla baigner toute nue
En priant Dieu qu’il fît du vent.
Qu’il fît du vent…
Paroles de Jacques Prévert, musique de Joseph Kosma (1972)
En sortant de l’école, nous avons rencontré
Un grand chemin de fer qui nous a emmenés
Tout autour de la terre dans un wagon doré
Tout autour de la terre nous avons rencontré
La mer qui se promenait
Avec tous ses coquillages, ses îles parfumées
Et puis ses beaux naufrages et ses saumons fumés.
Au dessus de la mer nous avons rencontré
La lune et les étoiles sur un bateau à voile
Partant pour le Japon
Et les trois mousquetaires des cinq doigts de la main
Tournant la manivelle d’un petit sous-marin
Plongeant au fond des mers pour chercher les oursins
Revenant sur la terre nous avons rencontré
Sur la voie du chemin d’fer une maison qui fuyait
Fuyait tout autour de la terre
Fuyait tout autour de la mer
Fuyait devant l’hiver qui voulait l’attraper
Mais nous sur notre chemin d’fer
On s’est mis à rouler, rouler derrière l’hiver
Et on l’a écrasé et la maison s’est arrêtée
Et le printemps nous a salués
C’était lui le garde-barrière et il nous a bien remerciés
Et toutes les fleurs de la terre
Soudain se sont mises à pousser
Pousser à tort et à travers sur la voie du chemin d’fer
Qui ne voulait plus avancer de peur de les abîmer
Alors on est revenus à pied
A pied tout autour de la terre
A pied tout autour de la mer
Tout autour du soleil, de la lune et des étoiles
A pied, à ch’val, en voiture
Et en bateau à voile.
Paroles J.Dupré, musique Gaby Verlor (1967)
Ils ont aiguisé leurs archets
Comme le couteau des bouchers
Ils ont éventré le piano
En prétextant qu’il était faux
Ils ont mobilisé les flûtes
Et les flûtiaux des alentours
En renfort de dernière minute
Ils ont pris les clairons du bourg Ca va faire du bruit dans l’Landernau !
Ils ont arraché le clav’cin
Aux araignées de la mairie Ah ah ah ah…
Que sans doute une pieuse main (bis)
Avait encorné de bougies
Ils se sont mis en bras d’chemise
Comme pour égorger le veau gras
Et quand la comtesse fut assise
L’étrange concert démarra.
Ein Zwei Drei intermède choral
Elle est tordue ta petite flûte
Il est riri, il est gogo, il est ri golo golo goloooooooooo
On a assassiné Mozart
Puis on l’a débité sur place
Et comme chacun voulait sa part
On dut séparer les rapaces (ter) brouhaha, meute de chiens de chasse
Ce fut une longue agonie
Mais lorsqu’ils furent trop assoiffés
Ils laissèrent Mozart sur son lit
Au profit du bar d’à côté
Puis ils revinrent les yeux brillants
Avec l’idée d’en finir vite
Alors tomba sur les pupitres
Une pluie de notes de sang intermède choral
Quand il était presque minuit (bis)
On amputa le Requiem – puta le Requiem – blasphème !
Ce n’était plus même un blasphème
C’était la curée, l’hallali, la la la la li, la la la la la !
intermède choral
Allez c’est terminé !
Quand enfin ils firent taire leurs armes
Et remballèrent leurs crin-crins,
Le chef cria d’une voix d’gendarme :
Sam’di, ce s’ra l’tour à Chopin ! intermède Polonaise de….
Pauvre Chopin ! final choral
Paroles de Jacques Prévert, musique de Joseph Kosma (1949)
Ou ou ou ou ou ou, Ou ou ou ou ou ou
Ou ou ou ou ou ou, Ou ou ou ou ou…
Debout devant le zinc, Sur le coup de dix heures
Un grand plombier zingueur, Habillé en dimanche
Et pourtant c’est lundi
Chante pour lui tout seul, Chante que c’est jeudi
Qu’il n’ira pas en classe, Que la guerre est finie
Et le travail aussi !
Que la vie est si belle, Et les filles si jolies,
Et titubant, Devant le zinc, Mais guidé par, Son fil à plomb
Il s’arrête pile, Devant le patron
Trois paysans passeront et vous paieront
Puis disparaît dans le soleil, Sans régler les consommations
Disparaît dans le soleil, Tout en continuant sa chanson
Ou ou ou ou ou ou, Ou ou ou ou ou ou
Disparaît dans le soleil, Tout en continuant sa chanson
Paroles de Bernard Dimey, musique de Hubert Degex (1972)
On l’connaît d’puis la communale, Le gars qu’est là sur la photo
A la première page du journal, Mais on l’reverra pas d’sitôt
Il a saigné deux vieilles mémères, Et buté trois flics, des costauds
Certain’ment sur un coup d’colère, Vu qu’il est pas méchant Frédo.
Il a pillé la Banqu’ de France, Pour rendr’ service à des copains
Pour améliorer leurs finances, Faut bien qu’tout l’monde y gagn’ son pain
Y a deux trois employés de la banque, Qu’ont pris d’la mitraill plein la peau
Bon dieu dans ces cas là on s’planque, Mais c’est pas sa faute à Fredo.
Il a liquidé sa frangine, Un’ salop’, une rien du tout
Parc’ qu’il voulait plus qu’elle tapine, Elle a calanché sur le coup
Ca c’est des histoir’s de famille, Ca regarde pas l’populo
Et puis c’était jamais qu’un’ fille, A part ça l’est gentil Fredo.
Il a vaguement fait du chantage, C’était plutôt pour rigoler
Pour avoir l’air d’être à la page, Mais les môm’s qu’il a chouravés
C’était des p’tits morveux d’la haute, Qui bouff’nt du caviar au kilo
Tout pour les uns rien pour les autres, « C’est pas juste » y disait Fredo.
Il a fait l’ramdam chez les Corses, Un soir qu’il avait picolé
Et comm’ i’ connaît pas sa force, Les autr’s ils ont pas rigolé
Rapahael a sorti son lingue, Bref tout l’monde s’est troué la peau
C’est vraiment une histoir’ de dingues, Vu qu’c’est tous des pot’s à Frédo.
L’histoire des deux voyous d’Pigalle, Qu’il a flingués d’un cœur léger
Moitié camés moitié pédales, Il fallait bien les corriger
Sinon peu à peu qu’est c’ qui s’passe, Un jour ça s’allonge aux perdreaux
Total qui c’est qui paie la casse, « C’est nos zigues » y disait Frédo.
Un coup d’piqu’ feu dans l’péritoine, Et Frédo s’es tr’trouvé comm’ ça
Le cul sur l’Faubourg Saint Antoine, Qu’est c’ qu’il foutait dans c’quartier là
Bien sûr il s’est r’trouvé tout d’suite, Avec les poulets sur le dos
Maint’nant vous connaissez la suite, Vous l’avez lue dans les journaux.
Un garçon qu’avait tout pour plaire, Impeccable mentalité
Délicat, correc’ en affaires, Bref il avait qu’des qualités
Ca fait mal quand on l’imagine, En train d’basculer sous l’couteau
De leur salop’rie d’guillotine, Un mec aussi gentil qu’Frédo.
Paroles de Jean Guigo, musique de Jacques Breux (1948)
La nuit descend, l'ombre s'étend, C'est pas du tout rassurant (Aououhhh !)
Holà, mon Dieu ! Un cri affreux, Vous fait dresser les cheveux…
Un long frisson vous s’coue les nerfs, Il y a du crime dans l'air,
Il rôde des ombres d'assassins, L'étrangleur n'est sûrement pas loin…
Mais nous, les agents de la circulation,
On entend ça sans émotion ;
Les champions du petit bâton blanc, c'est nous !
Les assassins, c'est pas pour nous !
On peut étriper, incendier ou voler,
Notre consigne, c'est d'pas bouger.
On fait un effort parce qu'on est courageux
Pour pas voir ça, on ferme les yeux.
Si on s'écoutait, bien sûr, on bondirait,
Mais sans nous, voitures et piétons, qu'est-ce qu'ils feraient ?
Tout s'emmêlerait, se télescoperait :
Vous seriez bien avancés après !
Non, nous, les champions du petit bâton blanc,
Il n’faut rien voir ou faire semblant ;
Si vous pensez qu'il y a trop d’crimes dans l'quartier,
Adressez-vous au brigadier !
Hep-là, l’auto ! Hep, hep, hep, le vélo ! Alors, on grille les signaux ?
Protestations ? Contravention ! Prochaine fois, f'rez attention ! (Ha ha – Eh bé)
Il fait un temps frigorifiant, A n’pas mettre dehors un agent.
Quand on pense qu’il y en a qui sont d’dans, Et qu'ils boivent de bons grogs bouillants !
Pendant c'temps-là, il nous faut verbaliser
La goutte au nez, ratatinés
Dans nos chaussures noires, nos tout petits petons
Pauvres mignons, font les glaçons.
Et comme le froid rend les gens d'mauvaise humeur
Tous les quarts d'heure, un conducteur
Nous traite de fripouilles, de vendus, d'abrutis,
De vieux débris, et j'en oublie…
Comme on est très doux, on n'répond rien du tout,
Il faut se méfier ça s’prend si vite un mauvais coup !
Sur notre calepin, d'une tremblante main,
On relève le nom du pékin…
Puis on r’met en march’ son p'tit bâton blanc
En se disant : «Plus que quinze ans
Et à la retraite on pourrait, comme piéton,
Traiter les flics de tous les noms !»
Ploum, ploum-ploum-ploum, ploum-ploum-ploum-ploum-ploum-ploum, ploum-ploum (bis)
Paroles de Francis Blanche, musique de Pierre Philippe (1954)
De bon matin me suis levé c'était dimanche, A la carriole j'ai attelé la jument blanche
Pour m'en aller au marché, Dans le chef-lieu du comté, Paraît qu'y avait des généraux à vendre
Mais le soleil écrasait tant la route blanche, La jument s'arrêtait si souvent sous les branches
Que lorsque je fus rendu, On n'm'avait pas attendu, Et tous les généraux étaient vendus
Pourtant là-bas tout au fond du champ de foire, Par un coup d'chance il en restait encore un
Il n'était pas couvert de gloire, Mais avec un peu d'ripolin, Il pouvait faire encore très bien
J'l'ai échangé contre un cageot de pommes pas mûres, Quatre choux-fleurs et une tartine de confiture
Tout ça pour un général, C'était vraiment pas trop mal, Et puis je l'ai chargé dans la voiture
A la maison on m'a fait des reproches amers, Encore une fois paraît que j'm'étais laissé faire
Un Général dans c't'état, Ça valait beaucoup moins qu'ça, Mais puisque c'était fait tant pis pour moi
Et puis les gosses ont eu peur de sa moustache, Elle était rousse et ça les faisait pleurer
On lui a coupé d'un côté ; Mais l'chien s'est mis à aboyer, Alors on a laissé l'autre moitié
Il fichait rien pour pas salir son beau costume, De temps en temps il épluchait quelques légumes
Ou réparait l'escabeau, Ou débouchait l'lavabo, Mais y n'savait même pas jouer du piano
Pourtant certains soirs, certains soirs d'été, Le Général s'asseyait sur la paille
Et les yeux perdus dans l'immensité, Il nous racontait ses batailles
Il nous parlait des Dardanelles, Quand il n'était que Colonel
Et de la campagne d'Orient, Quand il n'était que Commandant
L'épopée napoléonienne, Quand il n'était que Capitaine
Et puis la Guerre de Cent Ans, Quand il n'était que Lieutenant
Les Croisades et Pépin le Bref, Quand il n'était que Sergent-Chef
Et les éléphants d'Annibal, Quand il n'était que Caporal
Les Thermopyles, Léonidas, Quand il n'était que deuxième classe
Et Ramsès II, la première guerre, Quand sa mère était cantinière
Et le Général jusqu'au p'tit matin, Déroulait le fil de son immense histoire
Puis il s'endormait sur sa botte de foin, Et nous sans parler, Nous rêvions de gloire
Il est resté comme ça chez nous jusqu'à l'automne, Sans travailler sans trouver la vie monotone
Ça nous a même étonnés, D'apprendre par le curé, Qu'il avait fait deux jumeaux à la bonne
Et puis voilà qu'par un beau matin de décembre, Il est entré sans même frapper dans ma chambre
Il v'nait de lire dans l'journal, Qu'on le nommait Maréchal, Alors il nous quittait c'était fatal
Je l'ai r'conduit en carriole jusqu'à la ville, On m'a rendu mes choux-fleurs et mes cageots
Et sans émotion inutile Sans pleurs et sans se dire un mot, On s'est quittés en vrais héros
A la maison la vie a r'pris sans aventure, Y a plus personne pour nous chiper des confitures
Le Général au bistrot, Avait planté un drapeau, Pour la patrie j'ai payé la facture
Je ne suis plus jamais retourné au marché, Mais quelques fois dans le ciel de la nuit d'été
On voit briller cinq étoiles, Et ça nous fait un peu mal, Oh n'achetez jamais un Général
Paroles: Francis Blanche. Musique: Henri Leca, Pierre Philippe (1959)
En dix-neuf cent, Naquit un jour un enfant,
Que ses parents, Ont eu l'idée d'app'ler Jean
Et le p'tit Jean, Tomba parmi ces braves gens
Comme un présent, Qu'on attend, Depuis longtemps
M'dame Gros sa mère, Lui lave ses chaussons, M'sieur Gros son père, Lui chante des chansons
Dix-neuf cent un, C'est encore un p'tit bambin
Dix-neuf cent trois, Mais c'est déjà un gros gars
Dix-neuf cent quatre, Quand papa vient de le battre
Il va trouver maman, Et revient Gros Jean comme devant.
Jolies années de ma jeunesse, Doux oreillers pleins de tendresse, Où je m'endormais en riant, Petites joies d'enfant.
Dix-neuf cent six, Papa va mettre son fils
Ah ! Quel supplice, Au collège de Saint Sulpice
Dix-neuf cent huit, De la main du père jésuite
Une note écrite :, "Renvoyé pour sa conduite"
Tant mieux dit le père, C'est peut-être un vaurien, Mais chez les Frères, Mon gosse n'apprenait rien
Dix-neuf cent neuf, École et tablier neuf
Dix-neuf cent dix, Rosa rosam rosae rosis
Apprends, apprends, Tes dates, tes départements
Mais dans quinze ou vingt ans, Tu seras Gros Jean comme devant
Jolies années de ma jeunesse, Charmants jeudis pleins de promesses, Pleins de gâteaux et de joujoux, Que l'on payait un sou
Dix-neuf cent onze, Papa l'emmène au Caf' conc'
Dix-neuf cent douze, Il y va tout seul en douce
Dix-neuf cent treize, Il apprend La Marseillaise
Juillet quatorze, Il la chante en bombant l'torse.
Mais la vraie Guerre, Va commencer pour toi, Quand meurt ton père, Quelque part en Artois
Juillet dix-sept, Va s'engager en cachette
Janvier dix-huit, Décoré pour sa conduite
Et finalement, C'est le retour triomphant
Avec un p'tit ruban, Et toujours Gros Jean comme devant
Jolies années de l'après-guerre, Et toi Paris ma ville lumière, Quartier latin et Luxembourg, Jolies années d'amour
Dix-neuf cent vingt, Amoureux d'un p'tit mannequin
Janvier vingt-deux, Ils sont vraiment très heureux
Juillet vingt-trois, Je n'peux pas vivre sans toi
Mais à Noël, Il épouse la fille Morel
Et le beau-père, Très belle situation, Dans les affaires, Lui fait sa position
Dix-neuf cent trente, La politique le hante
Trente-deux trente-trois, Ce qu'il nous faut c'est un roi
En mai trente-six, Il a voté socialiste
Et pourtant dans trois ans, Il sera Gros Jean comme devant
Repartira pour la dernière, Car elle est là la drôle de guerre, Fallait en finir une bonne fois, Mais sûrement pas comme çà
Quarante et un, Heureusement qu'on a Pétain
Quarante-deux, Dommage qu'il soit tellement vieux
Quarante-trois, Débarquement j'y crois pas
Quarante-quatre, Si j'descendais pour me battre
Oh joie suprême, Se sentir libre enfin, Comme on les aime, Ces braves américains
Cinquante et un, Au fond tout ça n'change rien
Deux, quatre, six, huit, Si tu veux savoir la suite
Attends, attends, Et fais comme tous ces braves gens
Qui donnent leur argent, Et qui sont Gros Jean comme devant
Petites vies grandes détresses, Siècle de joies et de tristesse, Vous êtes nés en même temps, C'était en mil neuf cent.
Paroles de Jacques Mareuil, musique de Georges Liferman (1968)
Pleurez Pierrots, poètes et chats noirs,
La lune est morte, la lune est morte
Pleurez Pierrots, poètes et chats noirs,
La lune est morte ce soir
Un homme marche sur le sol, De ce vieux miroir de vos rêves
Et c’est votre cœur que l’on crève, La corde qu’on vous passe au col
Il va falloir aller plus loin, Par delà des millions d’étoiles
A la recherche de l’étoile, Qui vous fera rêver demain
Pleurez Pierrots, poètes et chats noirs,
La lune est morte, la lune est morte
Pleurez Pierrots, poètes et chats noirs,
La lune est morte ce soir
Comme une fleur de tournesol, On a mis la lune en bouteille
Et les enfants de la corbeille, Ont applaudi comme à Guignol
Un homme marche sur le sol, De ce vieux miroir aux merveilles
Dans mon jardin depuis la veille, Ne chante plus le rossignol
Pleurez Pierrots, poètes et chats noirs,
La lune est morte, la lune est morte
Pleurez Pierrots, poètes et chats noirs,
La lune est morte ce soir
Paroles de Jean-Claude Massoulier, musique de César Gattegno (1972)
Le sam’di matin lorsque point l’aurore,
Monsieur Lepetit le chasseur
Embrass’ tendrement sa femme qui dort,
Prend son grand fusil à vapeur
Sa grand’ carnassière en peau de banane,
Son chien médaillé comme un sauveteur
Et s’en va chasser la zippopotame,
Et la souris blanche en Seine inférieure.
La femme du chasseur dans son grand lit blanc,
La femme du chasseur accueille son amant
Bonjour mon grand !
Ils prenn’nt du café avec des croissants,
Ils s’font des baisers et ils sont contents - Taïau taïau taïau
En Seine inférieure quand vient l’crépuscule, Monsieur Lepetit le chasseur
Sfait photographier sur un monticule, Et prend des poses d’artilleur
Sur un monticul’ de puces géantes, De rhioféroces et d’anacondas
Et à l’auberg’ du zéléphant qui chant’, Notre homme s’endort d’un sommeil de bois.
La femme du chasseur dans son grand lit blanc,
La femme du chasseur r’accueille son amant
R’bonjour mon grand !
Ils r’prenn’nt du r’café avec des r’croissants,
Ils s’font des r’baisers et ils sont r’contents - R’taïau r’taïau r’taïau
Le dimanche soir quand tombe la nuit, Monsieur Lepetit le chasseur
Retrouve sa femm’ qui tricot’ pour lui, Un’ gain’ de fusil mitrailleur
Il jett’ sur la tabl’ un zippopotame, Un rhinoféroce, un lapin zénorme
Et d’sa carnassièr’ il tire pour sa femm’, Une extraordinaire plair’ de cornes
La femme du chasseur dans son grand blanc lit,
La femme du chasseur accueille son mari
Bonsoir mon p’tit !
Comme il est flappy notre homme s’endort,
Dans le grand blanc lit en berçant Médor -Taïau taïau taïau
Mais l’sam’di d’après quand repoint l’aurore, Monsieur Lepetit le chasseur
Rembrass’ tendrement sa femme qui dort, Reprend son fusil à vapeur
Sa grand’ carnassière en peau de r’banane, Son chien médaillé comme un resauv’teur
Et s’en va chasser la zippopotame, Et la souris blanche en Seine inférieure.
Paroles et musique de Stéphane Golmann (1949)
Ça nous a pris trois mois complets
Pour découvrir quels étaient ses projets
Quand le père nous l'a dit, c'était trop beau
Pour les vacances nous avions un bateau
D'un bond d'un seul et sans hésitations
On s'documente sur la navigation
En moins d'huit jours nous fûmes persuadés
Que la mer pour nous n'aurait plus de secrets
Encore heureux qu'il ait fait beau
Et qu'la Marie-Joseph soit un bon bateau
Encore heureux qu'il ait fait beau
Et qu'la Marie-Joseph soit un bon bateau
Le père alors fit preuve d'autorité
"J'suis ingénieur, laissez-moi commander"
D'vant le résultat on lui a suggéré
Qu'un vrai marin vienne nous accompagner
Alors j'ai dit : "j'vais prendre la direction
Ancien marin, j'sais la navigation"
J'commence à croire qu'c'était prématuré
Faut pas confondre Guitare et Naviguer
Au bout d'trois heures de notre exhibition
L'un d'nous se r'lève avec stupéfaction
Car on s'était pas beaucoup déplacé
Rapport à l'ancre qu'on n'avait pas r'montée
Côté jeunes filles, c'était pas mal
Ça nous a coûté l'écoute de grand-voile
En la coupant Suzon dit : "J'me rappelle
Qu'un d'mes louv'teaux voulait de la ficelle"
Pour la deuxième fallait pas la laisser
Toucher la barre ou même s'en approcher
Car en moins d'deux on était vent debout
"J'aime tant l'expression, disait-elle, pas vous ?"
Quand finalement on a pu réparer
Alors on s'est décidé à rentrer
Mais on n'a jamais trouvé l'appontement
Car à minuit on n'y voit pas tellement.
On dit : "Maussade comme un marin breton"
Moi j'peux vous dire qu'c'est pas mon impression
Car tous les gars du côté d'Noirmoutier
Ne sont pas prêts d's’arrêter de rigoler !
Paroles et musique de Joseph Bovet (1940 ?)
JF (Basse) |
René (Ténor) |
Jacques (alto) |
Bernard (Soprano) |
Un, deux, trois : taisez-vous ! Sept, huit, neuf : écoutez !
PARTIE A : 2x Savez-vous que l’pneu Mich’lin
Boit sans avoir soif l’obstacle en son chemin
Et moi j’vous dis : « vauriens,
Quand j’ai soif, aucun de vous n’en veut savoir rien de rien »
|
Un, deux, trois : taisez-vous ! Sept, huit, neuf : écoutez !
PARTIE A : 2x Lamartine est un poète qui rêvait soir et matin
Lafontaine fit des fables où les bêtes ont des mains !
La Bruyère, Brunetière, ont parfois sur presque rien
Trois cents mètres de tirades que l’on trouve assez bien
|
Un, deux, trois : taisez-vous ! Sept, huit, neuf : écoutez !
PARTIE A : 2x C’est moi qui vends dans ma boutique du salé, des pois, du colin
Mais j’offre tout pour deux sourires à Paulin’ du vieux moulin ;
Venez guigner la marchandise, achetez, payez, c’est pour rien !
Voyez ces tripes, ces jambons et vous direz c’est très bien !
|
Un, deux, trois : taisez-vous ! Sept, huit, neuf : écoutez !
PARTIE A : 2x Les plus fous sont-ils les plus toupins,
Les plus fins sont-ils toujours les plus malins ?
Moi, ma foi, comm’ vous je n’en crois rien :
C’est un cas que l’on n’éclaircira jamais bien !
|
PARTIE B : 2x L’histoire nous dit que le fromage
Quand il a des trous est d’beaucoup meilleur !
Caton voulait brûler Carthage
Mais il n’a pas pu trouver dans son gilet
Sa boît’d’allumettes !
|
PARTIE B : 2x L’histoire nous dit que le fromage
Quand il a des trous est d’beaucoup meilleur !
Caton voulait brûler Carthage
Mais il n’a pas pu trouver dans son gilet
Sa boît’d’allumettes !
|
PARTIE B : 2x Mon cousin Mathieu avait au nez des bésicles d’or
Il était d’chez nous, l’grand marmiton, tonton ;
Il mit un beau jour dans sa marmite un filet de porc
Mais il n’a pas pu trouver dans son gilet
Sa boît’d’allumettes !
|
PARTIE B : 2x Mon cousin Mathieu avait au nez des bésicles d’or
Il était d’chez nous, l’grand marmiton, tonton ;
Il mit un beau jour dans sa marmite un filet de porc
Mais il n’a pas pu trouver dans son gilet
Sa boît’d’allumettes !
|
PARTIE C : 2x Dix, vingt, cent
Nous irons chez les Zoulous
Pour y bouffer du saindoux
S’il en est qui sont jaloux
Qu’ils y vienn’t tout comme nous
|
PARTIE C : 2x Dix, vingt, cent
Lamartine, Racine, Lafontaine, Verlaine
Molière, Homère, quel tas d’pignoufs !
A Genève, des fèves, à Soleure du beurre
Ma tante, tu chantes, ça m’rend tout fou
|
PARTIE C : 2x Dix, vingt, cent
Décrochez la lune et les étoiles
Mettez-les en flacons dans ma cave,
A minuit pour voir trent’six chandelles
Moi, j’irai les « siffler » à p’tits coups !
|
PARTIE C : 2x Dix, vingt, cent
Décrochez la lune et les étoiles
Mettez-les en flacons dans ma cave,
A minuit pour voir trent’six chandelles
Moi, j’irai les « siffler » à p’tits coups !
|
Paroles de Jean-Roger Caussimon, musique de Léo Ferré (1952)
C’était vraiment un employé modèle, Monsieur William,
Toujours exact et toujours plein de zèle, Monsieur William
Il arriva jusqu’à la quarantaine, Sans fredaine
Sans le moindre petit drame, Mais un beau soir du mois d’août
Il faisait si bon, il faisait si doux, Que Monsieur William s’en alla
Flâner droit, devant lui, Au hasard, et voilà !
Monsieur William, vous manquez de tenue !
Qu’alliez-vous fair’ dans la treizièm’ av’nue ?
Il rencontr’ une fille bien jeunette, MW
Il lui paya un bouquet de violettes, MW
Il l’entraîna à l’hôtel de la pègre, Mais un nègre
A voulu prendre la femme, MW hors de lui
Lui a donné des coups de parapluie, Oui mais le nègre, dans le noir
Lui a coupé le cou, En deux coups de rasoir (clic-clac)
Monsieur William, vous manquez de tenue !
Qu’alliez-vous fair’ dans la treizièm’ av’nue ?
Il a senti que c’est irrémédiable, MW (chuchoté : MW, MW, MW)
Il entendit déjà crier le Diable, MW (crié : MW, MW, MW)
Mais ce n’était que le chant monotone, D’un trombone
Chantant la peine des âmes, Un aveugle en gémissant
Sans le savoir a marché dans le sang, Et dans la nuit a disparu
C’était p’t-êt’, le Destin, Qui marchait, dans les rues ?
Monsieur William, vous manquez de tenue !
Vous êtes mort, dans la treizièm’ av’nue ?
Paroles de Jean-Luc Morel, musique de Gaby Verlor (1973)
Sur le plus beau bateau de son dernier voyage – Oh ...
Il revient épuisé par le poids de son âge – Oh ...
Ses yeux bleus ont encore la couleur de la mer,
Mais ils ne verront plus ni l’été, ni l’hiver.
Refrain : Car Patrick l’Irlandais s’en revient pour mourir à Dublin
Il a vu tous les ports et mê-me quelques terres,
En bon marin il est resté célibataire,
Il n’avait qu’un seul rêve, celui de retrouver,
A l’heure de sa mort, la ville où il est né.
Refrain : Car Patrick l’Irlandais s’en revient pour mourir à Dublin
Il ne veut surtout pas qu’un seul ami le pleure,
Il trouve qu’il est juste de mourir à son heure,
Et debout sur le pont il croit apercevoir
Les maisons de Dublin dans le brouillard du soir.
Refrain : Car Patrick l’Irlandais s’en revient pour mourir à Dublin
Pour la dernière fois il regarde les vagues :
El-les dan-sent pareil de Nantes à Copenhague,
Elles n’ont pas de frontières et n’ont pas de patrie,
Mais voilà le bon port, le voyage est fini…
Refrain : Et Patrick l’Irlandais s’en revient pour mourir à Dublin (bis)
Paroles de Raymond Queneau, musique de Gérard Calvi & André Pop (1954)
Je m’baladais sur les boul’vards,
Lorsque j’rencontre l’ami Bidard,
Il avait l’air si estomaqué
Que j’lui ai d’mandé / d’s’expliquer.
Eh bien voilà, me dit-il, j’viens d’avaler ma pendule
Alors je vais chez l’chirurgien
Car j’ai une peu-peur de chien
Que ça m’tombe / dans les vestibules.
Un mois après (pitipon, pitipon), je r’vois mon copain (pitipon, pitipon)
Il avait l’air (pitipon, pitipon) tout c’qu’y a d’plus rupin (pitipon, pitipon)
Alors je suis (pitipon, pitipon) été l’trouver (pitipon, pitipon)
Et j’l’avons sommé / d’s’expliquer.
Eh bien voilà, me dit-il (tic, tac, tic, tac), j’gagne ma vie avec ma pendule (tic, tac, tic, tac)
J’ai sur l’estomac (tic, tac, tic, tac) un p’tit cadran (tic, tac, tic, tac)
Je vends l’heure à tous les passants
En attendant qu’j’ai l’cadran / sur les vestibules.
A la fin l’type (à la fin l’type), il s’suicida (il s’suicida)
Quand il eut vu qu’personne l’opéra (ah ah ah ah)
Et comme j’arrivais (et comme j’arrivais), juste su’l’chantier (juste su’lchantier)
Moi j’lui ai d’mandé / qu’il vienne s’expliquer.
Eh bien voilà, me dit-il, j’en avais assez d’avoir une pendule – Une pendule
Ca m’empêchait d’dormir la nuit,
Pour la r’monter fallait / m’faire un trou dans l’dos (Oh Oh Oh Oh)
J’préfère ê/tre pendu qu’pendule.
Lorsqu’il fut mort, j’vais à son enterrement,
C’était l’matin, ça m’ennuyait bien,
Mais lorsqu’il fut dans l’trou, Ah ! c’qu’on rigola (Ah Ah Ah Ah)
Quand, du fond d’la bière,/ le septième coup d’midi tinta (Rires)
Eh bien voilà, voilà, voilà, il avait avalé une pendule,
Ca n’arrive pas à tous les chrétiens
Même à ceux qu’ont un estom de chien
Et du cœur / dans les vestibules
Oui, du cœur / dans les vestibu-u / u-les.
Paroles Pierre Kiroul, musique Pierre Philippe (1951)
Nous sommes les petits cabinets,
Les petits cabinets de province, ceux que l'on évince,
Que l'on met très loin, très loin, tout au fond des jardins,
Près des tas de fumier, des volières, des chenils, des écuries,
Des basses cours, voire même des vergers…
Nous sommes les petits cabinets,
Ceux qu'on ne daigne pas nommer water-closets, ni lieux d'aisance (ce serait sans doute une offense)
Mais on nous donne des noms extraordinaires, des noms idiots
Qui font croire que nous sommes originaires… de l'île de Chios
Nous sommes sales et laids,... on nous néglige.
(Parlé) Sommes-nous donc tellement indignes, s'il vous plaît, Oui, s'il vous plaît,
N'avons-nous pas les mêmes attributions, les mêmes fonctions
Que ceux de la capitale, des chefs lieux, et des villes principales,
Mais non, nos sièges sont de bois brut, et le rabot tant désiré nous a dit «Zut»,
Il a préféré glisser sur nos confrères,
Mieux aménagés, cirés, vernissés, voués aux aristocrates derrières.
(Chanté) Notre ouverture est béante, géante, le regard plonge à l'infini,
On n'en voit pas le fond… Ironi-e !
Pour nous point d'élégance, point de cu… vette de faïence,
Point de bouton, faisant jaillir un hygiéni-que tourbillon,
Point de petit balai de chiendent, nous sommes dégoutants
Et pour le papier : point d’ouate ! On le jette à gauche, à droite
On ne le coupe même pas en petits carrés, et ce sont parfois des journaux entiers,
Des revues de littérature, qui tombent dans notre ouverture…
Et nos murs… (Parlé) Ah ! nos murs salpêtrés, parfois couverts de journaux illustrés,
Portraits d'actrices, voire de ministres, tableaux de grands artistes…
(Chanté) Quelquefois on nous couronne, de ronds, de ronds, de ronds en paillasson
Voilà le seul luxe qu'on nous donne (ter), Car…
Nous ne sommes que les petits cabinets
Les petits cabinets de province, ceux que l'on évince,
Eh bien soit ! Nous acceptons la guerre, et nous serons les prolétaires, les prolétaires.
Paroles de Serge Gainsbourg, musique de Serge Gainsbourg (1958)
J'suis l'poinçonneur des Lilas / Le gars qu'on croise et qu'on n' regarde pas
Y a pas d'soleil sous la terre / Drôle de croisière
Pour tuer l'ennui j'ai dans ma veste / Les extraits du Reader Digest
Et dans c’ bouquin y’a écrit / Que des gars s’la coul’ douce à Miami
Pendant c’ temps-là je fais l'zouave / Au fond d’la cave
Paraît qu'il y a pas d’sot métier / Moi j'fais des trous dans des billets
J'fais des trous, des p’tits trous, encor des p’tits trous
Des p'tits trous, des p’tits trous, toujours des p’tits trous
Des trous d’seconde classe, des trous d’première classe
J'fais des trous, des p’tits trous, encor des p’tits trous
Des p’tits trous, des p’tits trous, toujours des p’tits trous
Des petits trous, des petits trous, des petits trous, des petits trous
J'suis l'poinçonneur des Lilas / Pour Invalides changer à Opéra
Je vis au cœur d’la planète / J'ai dans la tête
Un carnaval de confettis / J'en amène jusque dans mon lit
Et sous mon ciel de faïence / Je n’vois briller que les correspondances
Parfois je rêve je divague / Je vois des vagues
Et dans la brume au bout du quai / J'vois un bateau qui vient m’chercher
Pour sortir de ce trou où je fais des trous
Des p’tits trous, des petits trous, toujours des petits trous
Mais l’bateau se taille / Et j’vois que j’déraille
Et je reste dans mon trou à faire des p’tits trous
Des p’tits trous, des p’tits trous, toujours des p’tits trous
Des petits trous, des petits trous, des petits trous, des petits trous
J'suis l'poinçonneur des Lilas / Arts-et-Métiers direct par Levallois
J'en ai marre j'en ai ma claque / De ce cloaque
Je voudrais jouer la fill’ de l'air / Laisser ma casquette au vestiaire
Un jour viendra j'en suis sûr / Où j’pourrais m'évader dans la nature
J’partirai sur la grand'route / Coûte que coûte
Et si pour moi il n'est plus temps / Je partirai les pieds devant
J'fais des trous, des p’tits trous, encore des p’tits trous
Des p’tits trous, des p’tits trous, toujours des p’tits trous
Y a d'quoi d'venir dingue / De quoi prendre un flingue
S'faire un trou, un petit trou, un dernier petit trou
Un p’tit trou, un p’tit trou, un dernier p'tit trou
Et on m’mettra dans un grand trou
Et j’entendrais plus parler d’trou, plus jamais d’trou,
De petits trous, de petits trous, de petits trous.
Paroles et musique de Robert Marcy (1948)
Le médium était concentré, L’assistance était convulsée
La table soudain a remué, Et l’esprit frappeur a frappé
C’n’est qu’le p’tit bout d’la queue du chat, Qui vous électrise
C’n’est qu’le p’tit bout d’la queue du chat, Qui a fait c’bruit-là
Non l’esprit n’est pas encore là, Unissons nos fluides
Et recommençons nos ébats, Que le chat gâcha
Puis un souffle étrange a passé, Une ombre au mur s’est profilée
L’assistance s’est mise à trembler, Mais le médium a déclaré : Mais non voyons ! Allons !
C’n’est qu’le p’tit bout d’la queue du chat, Qui vous électrise
C’n’est qu’le p’tit bout d’la queue du chat, Qui passait par là
Non l’esprit n’est pas encore là, R-unissons nos fluides
Et recommençons nos ébats, Que le chat gâcha – cha – cha – cha
Alors en rond on se remit, Et puis on attendit l’esprit
Quand une dame poussa un cri, En disant : Je l’sens, c’est lui !
C’n’est qu’le p’tit bout d’la queue du chat, Qui vous électrise
C’n’est qu’le p’tit bout d’la queue du chat, Que pensiez-vous là !
Non l’esprit n’aurait pas fait ça, Vous n’avez pas d’fluide
Le médium alors se fâcha, Et chassa le chat
Une voix dit : Miaou me voilà, Quelle drôle de surprise
Car l’esprit s’était caché là, Dans la queue du (x4), Dans la queue du chat.
Paroles de Raymond Queneau, musique de Gérard Calvi (1949)
Une fois n’est pas coutume : allons au restaurant
nous payer du caviar et des p’tits ortolans !
Consultons le journal à la rubrique ‘esbroufe’
révélant le bon coin où pour pas cher on bouffe.
Nous irons à c’lui-ci, nous irons à c’lui-la,
mais ‘y a des objections : l’un aim’ ci, l’autre aim’ ça…
Je propose : engouffrons notre appétit peu mince
au bistro le troisième après la rue Huyghens ?
Tous d’accord remontons le boulevard Raspail
jusqu’aux bars où l’on suç’ la mouss’ avec des pailles :
Hans William Vladimir et Jean-Jacques Dupont
avalent goulûment de la bière en ballon !
Avec ces chers amis d’un pas moins assuré
nous trouverons enfin le p’tit endroit rêvé !
Les couteaux y sont mous, les nappes y sont sales ;
la serveuse sans fards parfume tout’ la salle ;
Le patron – un gourmet ! – vous fait prendre, c’est fou !
du pipi pour du vin et pour du foie du mou !
La patronne a du cran et rince les sardines
avec une huile qui fut huile d’paraffine…
La carne nous amène un rôti d’aspect dur
orné concentriqu’ment de légumes impurs…
Elle vous proposera les miettes gluantes
d’une tête de veau que connurent les lentes !
Elle proposera les panards englués
d’un porc qui négligea toujours de les laver…
Peut-être qu’un produit à l’état naturel
échapp’ra-z-aux méfaits d’la putréfiant’ femelle ?
«Voici ma belle enfant un petit nerf de bœuf
que vous utilis’rez pour casser tous vous œufs».
De l’omelette jaune où nage le persil
elle fera-z-hélas un morceau d’anthraci :
ce bon charbon croquant bien craquant sous la dent
se blanchira d’un sel sous la dent bien crissant ;
Plutôt que de noircir un intestin qui grêle,
nous dévorerons la simili-porcelaine…
L’hôtesse nous voyant grignoter son ménage
écaillera les murs de l’ampleur de sa rage !
Alors avalerons fourchettes et couteaux
avant d’avec vitesse enfiler nos manteaux :
fuyards nous galop’rons dans la rue où ça neige
sans peur de déchirer la coutur’ de nos grèges.
Nous retournant au bout de cinquant’ ou cent mètres
nous verrons le souillon jouer au gazomètre,
et nous péter au nez ses infâmes insultes
- patronne de bistrot, empoisonneuse occulte !
Paroles et musique : Aristide Bruant (1909)
Elle avait sous sa toque de martre,
sur la butte Montmartre,
un p'tit air innocent.
On l'appelait rose, elle était belle,
a' sentait bon la fleur nouvelle,
(A la fin de chaque couplet) rue Saint-Vincent.
Elle avait pas connu son père,
elle avait p'us d'mère,
et depuis 1900,
a' d'meurait chez sa vieille aïeule
Où qu'a' s'élevait comme ça, toute seule,…
A' travaillait déjà pour vivre
et les soirs de givre,
dans l'froid noir et glaçant,
son p'tit fichu sur les épaules,
a' rentrait par la rue des Saules,…
Elle voyait dans les nuit gelées,
la nappe étoilée,
et la lune en croissant
qui brillait, blanche et fatidique
sur la p'tite croix d'la basilique,…
L'été, par les chauds crépuscules,
a rencontré Jules,
qu'était si caressant,
qu'a' restait la soirée entière,
avec lui près du vieux cimetière,…
Et je p'tit Jules était d'la tierce
qui soutient la gerce,
aussi l'adolescent,
voyant qu'elle marchait au pantre,
d'un coup d'surin lui troua l'ventre,…
Quand ils l'ont couchée sur la planche,
elle était toute blanche,
même qu'en l'ensevelissant,
les croque-morts disaient qu'la pauv' gosse
était crevée l'soir de sa noce,…
Elle avait une belle toque de martre,
sur la butte Montmartre,
un p'tit air innocent.
On l'appelait rose, elle était belle,
a' sentait bon la fleur nouvelle,…
Paroles Jean Constantin, musique Michèle Persane (1956)
Shah-Shah-Shah (x4) - Aaaaaaaaa.... - Shah-Shah-Shah ! (pieds)
C'était un Shah, tait un Shah, tait un Shah, |
(10) |
Un Pacha plein d'argent, Shah Persan si puissant |
(12) |
Que dans son, que dans son, que dans son, son harem |
(12) |
Tout’ les femm’ lui disaient Shah Shah Shah comme on t'aime ! |
(12) |
Mais malgré ses mi-mi, ses mi-mi, ses milliards, |
(12) |
Le Pacha, Shah Shah Shah, avait bien le cafard, |
(12) |
Des pé-pé, des pé-pé, des pétroles il était saturé... |
(15) |
Car son rêve..., C'était d'voir pousser l'gazon...
Devant son pa-pa... Son palais en toutes saisons...
Mais chaque fois qu’il creu-creu, qu’il creusait |
(10) |
Des trou-trous, pour trou-trou, pour trou-trou… la-itou, |
(12) |
Pour trouver un fi-fi, un fi-fi, filet d’eau, |
(12) |
Du pé-pé, du pétrole jaillissait aussitôt… |
(12) |
Et les sou, les sou-sou, les sourciers, les sorciers |
(12) |
Voulaient tous démi-mi, démi-mi-ssionner, |
(12) |
Et le pa, le pa-pa, le Pacha Shah Shah Shah languissait... |
(15) |
Car son rêve… C'était d'voir pousser l'gazon...
Devant son pa-pa... Son palais en toutes saisons...
On signala à deux pas une riviè- |
(10) |
-re d’eau claire, le Pacha y courut sur le champ, |
(12) |
Mais revint fort déçu, n'ayant vu qu'une rivière de diamants... |
(15) |
D'un coup de dés il joua aux zan-zan, |
(10) |
Aux zan-zi, aux Anglais, ses pé-pé, ses mi-mi, |
(12) |
Son pa-pa, ses sou-sou, qu’il pé-pé qu'il perdit sur le coup... |
(15) |
Car son rêve / Car son rêve / Car son rêve... C'était d'voir pousser l'gazon...
Devant son pa-pa... Son palais en toutes saisons...
Alors tout con, tout con-con, tous comptes faits, |
(10) |
Il s'installa chez nous, car chez nous pour ce qui est |
(12) |
Du ga-ga du gazon on s'rait plutôt ga-ga |
(12) |
Trop gâté…tait un Shah, tait un Shah, un Pacha, |
(12) |
Un Pacha, Shah Shah Shah, Shah Persan si puissant |
(12) |
Qui creu-creu, qui creusait des trou-trous, des trous-trous |
(12) |
Pour trouver un fi-fi, un fi-fi, un filet, |
(12) |
Filet d'eau, pour l'ga-ga, pour l'ga-ga, pour l'gazon, |
(12) |
Devant nos, devant nos…/…nos pa-pa,… Nos palais en toutes saisons |
(16) |
Paroles de Raymond Queneau, musique de Joseph Kosma (1950)
Si tu t’imagines, si tu t’imagines
Fillette, fillette, si tu t’imagines
Qu’ça va, qu’ça va, qu’ça va durer toujours
La saison des a, la saison des a…
Saison des amours, ce que tu te goures,
Fillette, fillette, ce que tu te goures !
Si tu crois petite, si tu crois, ah ah !
Que ton teint de rose, ta taille de guêpe,
Tes mignons biceps, tes ongles d’émail,
Ta cuisse de nymphe et ton pied léger…
Si tu crois petite qu’ça va qu’ça va qu’ça
Va durer toujours, ce que tu te goures,
Fillette, fillette, ce que tu te goures !
Les beaux jours s’en vont, les beaux jours de fête,
Soleils et planètes tournent tous en rond,
Mais toi, ma petite, tu marches tout droit
Vers ce que tu vois pas…
Très sournois s’approchent
La ride véloce,
La pesante graisse,
Le menton triplé,
Le muscle avachi…
Allons cueille, cueille, les roses, les roses,
Roses de la vie, les roses de la vie,
Et que leurs pétales soient la mer étale
De tous les bonheurs, de tous les bonheurs…
Allons cueille, cueille,
Si tu le fais pas, ce que tu te goures,
Fillette, fillette, ce que tu te goures !
La la la la la, la la la la la
La la la la la, la la la la la
Si tu le fais pas, ce que tu te goures…
La la la la la la la (+sifflet)
Paroles de Ricet Barrier, musique de Bernard Lelou (1961)
C’était en hiver et déjà tombait la nuit
Quand elle arriva, il lisait Paul Géraldy
Elle lui dit bonjour en soulevant sa voilette
Et sur son nez fit voltiger sa hou-hou-ppette
Adorable sous les plumes de son chapeau
Elle frissonnait sous un manteau d’oce…lot
Il se pencha pour baiser sa main opaline
Mais lorsque ses lèvres se firent plus câlines
En soupirant, elle murmura d’une voix lasse
« Oh ! N’insistez pas Stanislas »
Il la fit asseoir sur son beau divan chinois
La……….. Tout contre moi
Hum !…….. Sa peau de satin
Hum !……. Copain, copain !
Elle avait gardé ses plumes et son chapeau
Mais déboutonné le manteau d’oce…lot
Ses yeux plongés dans ses yeux couleur d’ambre gris
Elle protesta : « je suis affreuse aujourd’hui !
Hum……… Oh ! Non, quelle audace (non) !
N’insistez pas Stanislas ! »
D’une voix douce elle lui fit une proposition :
« Faisons voulez-vous une partie de Mah-Jong ! »
Mais bientôt le vieux coucou sonna quatre fois
Effarouchée, elle quitta le divan chinois
Elle remit en ordre ses plumes et son chapeau
Et reboutonna le manteau d’oce..strakan
En la suppliant, il la reprit par la taille
Elle se dégagea en lui disant « bye bye ! »
Seul comme un idiot je me suis vu dans la glace
N’insistez pas Stanislas, oh ! Non….
N’insistez pas Stanislas !
Paroles: Boris Vian. Musique: Jimmy Walter (1954)
Nous sommes partis par une nuit plutôt nocturne
Nous quatre Dudule le Gros Victor et l'Amnésique
Nous avions collé des semelles crêpes à nos cothurnes
J’portais les outils / la pince monseigneur / l'chalumeau oxhydrique
J'étais rencardé sur un boulot plutôt pépère
Trois kilos de diams de la perlouse et puis du jonc
C'est pas si souvent que l'on dégote une bonne affaire
Ce soir entre tous fallait pas faire les cornichons
A-ttention ! Garez-vous ! Ce soir on les attaque
Les bourgeois, les salauds, va bien falloir qu'ils raquent
On n'est pas sur le tas pour jouer d'l'ophicleïde
On va prendre un gros coffre et lui percer le bide : ON PERCE !
L’Gros Victor prend la chignole, Toi Dudule fais pas l’mariole, Tu la boucles ou bien sans ça – On perce !
L’Amnésique a la courante, On va le mettre en quarant’, Ma parole c’est bien des tantes – Perverses
Si ces crétins continuent, J’te les renvoie dans la rue, Avec un coup de pied au cul – Ca berce !
L’chalumeau s’met à rôtir, L’coffre fort y va suffrir, On va l’mettre sans mollir – En perce !
Nous sommes sortis avec du fric plein nos chaussettes
Ce vieux coffre-fort était bourré comme un baron
Y avait d'quoi s'offrir de la tortore et des fillettes
Mais au coin d'la rue / v'la Dudule qui s'écrie :/ « les mecs, on est marrons »
Les poulets grouillaient comme à Brau’ban un jour de foire
L'Amnésique ému s'est mis à pleurer comme un veau
Il ne manquait plus à la basse-cour que les canards
Et voilà l'Aurore qu'arrive avec le Figaro
C'est fini les poteaux ce soir on couche au gnouf
Plus d'osier, plus de filles et surtout plus de bouffe
Les barreaux de la cage se referment sur nous
Mais demain pour ma part j'commence à faire un trou : ON PERCE
J’ai démonté mon plumard, Pour y prendre une petite barre, Et du matin jusqu’au soir – On perce !
Dans la cellule d’à côté, L’Amnésique en train d’gratter, Va bosser jusqu’à c’que ça – Traverse
L’Gros Victor ce vieux feignant, Reste sur son pieu tout l’temps, A chanter l’marché Persan – Ca berce !
Spécialistes du boulot, Si on a un p’tit peu d’pot, Sûr qu’on s’ra sortis bientôt – On perce !
Nous avons creusé pendant deux ans, sauf le dimanche
Y a rien de plus dur que cette salop'rie d'béton
Nous quatre Dudule on peut pas dire qu'on soye des manches
Mais j’aim’rais mieux faire / comme les marchands d’gruyère / des trous dans du from’ton
Et puis un beau jour en limant l'dernier bout d'ferraille
Par le trou du mur j'ai vu soudain luire le beau blond
Vrai, ça fait plaisir, un résultat quand on travaille
C'est la récompense des gars honnêtes et ça c'est bon
Attention les poteaux ce soir on met les voiles
Attachons bout à bout nos jolis draps de toile
C'est l'moment de montrer qu'on est les rois du sport
On était bien soignés mais on est mieux dehors : ON PERCE
L’Gros Victor descend l’dernier, Comme ça s’il fait tout péter, Nous autres on sera passés – On perce !
Ça y est nous voilà sauvés, Les diams sont récupérés, Et une barrique vient d'claquer - En perce !
L’Amnésique s’envole vers Niort, Dudule en Corée du Nord, Et l’Gros Victor choisit l’port – D’Anvers
Et comme j’aime les fleurs des champs, J’ai choisi un coin charmant, Je m’retire à Ispahan – En perse !
Sur les ro-o-ses.
Paroles de Alain Poirier, musique de Hubert Degex 1973)
C’est un brav’ type,
Qui a un tic, qui a un ticket gros comme ça
Avec la p’tite, avec la p’tite, avec la p’tite crémière d’en bas
Elle a des tics, elle a des tics, l’a des p’tits camemberts bien faits
Et puis un tic, et puis un tic, un p’tit corsage rempli à souhaits.
Tic et tic et tic et belle crémière
Beurre et beurre et ratatam
T’as mis, t’as mis, t’as mis son, t’as mis son cœur en ramdam
Beurre et beurre et beurre et ratatam
Am stram gram ! René : De gruyère !
A ce brav’ type,
Elle donne des tics, elle donne des p’tits conseils utiles
Pour faire des tics, pour faire des tics, pour faire des p’tites cuisines faciles
Il fait des tics, il fait des tifs, fait des p’tits commentaires pas sages
Rapport au tic, rapport au tic, au p’tit contour de son corsage.
Bernard : De crème fouettée !
Comme ce brav’ type,
Connaît un tic, connaît un p’tit café très bien
Lui offre un tic, lui offre un tic ,lui offre un ‘tit café afin
D’lui faire des tics, d’lui faire des tics, d’lui faire des p’tits calins dans l’cou
Ca lui fait tic, ca lui fait tic,ca lui fait tricoter des g’noux.
Jean-François : De crème fouettée !
Maint’nant c’brav’ type,
C’est lui le tic, c’est lui le p’tit crémier heureux
Il tient le tic, il tient le tic, il tient le p’tit comptoir des œufs
Dévore les tics, dévore les tics, dévore les p’tites clientes des yeux
Et mène son tic, et mène son tic, mène son p’tit commerce amoureux.
Paroles : Jean-Claude Massoulier, musique André Popp (1964)
Au loin c’est l’angélus, c’est l’angélus qui sonne
C’est l’angélus (ter)
Le soir lorsque les bœufs sont rentrés dans l’étable
Après avoir cassé la croût’ et bu un coup
On range dans un coin tout’ les chais’ et la table
Et le cousin Victor il attrap’ son biniou
Moi j’attrap’ la Marie et on s’met fac’ à face
« Elle lui fait yéyé, il fait yéyé aussi »
Elle l’enlève ses souliers, moi je r’tir’ mes godasses
Elle enlève ses souliers, moi je r’tir’ mes godasses
Et pendant tout’ la nuit, on dans’ avec Marie.
Le twist agricol’, c’est ça-a qui nous colle
C’est le vrai bonheur du cu-ultivateur
Le twist du rural, c’est phé-énoménal
On a ça dans l’sang, le touiste paysan
Et puis au bout d’un’ heur’, quand les jamb’ en flanelle,
Je suis pâl’ des genoux et je peux plus arquer
J’prends l’biniou à Victor, Victor prend la donzelle
Il enlèv ses godass’, moi je r’mets mes yéyés.
Il attrap’ la Marie et ils s’mett’ fac’ à face
Ils font un peu yéyé et quand il tient plus d’bout
Il remer ses souliers, moi je r’tr’ mes godasses
Je m’rattrap’ la Marie et j’y rends son biniou.
Le twist agricole…
Après tout’ une journée passée dans les patates
Quand on a trait ses vach’ et qu’on vient d’faire ses foins
Ca fait un sacré bien d’se tortiller les pattes
Et d’se décomplexer en tordant son bassin
Et quand vient le matin, on repart pour l’ouvrage
Et moi et la Marie et le cousin Victor
Et pendant tout le jour, on sèm’ avec courage
Dans le creux des sillons d’la grain’ de transistor
Le twist agricole …
Paroles et musique de Georges Ulmer (1945)
Un monsieur attendait / Au café du Palais
Devant un Dubonnet / La femme qu'il aimait
La pendule tournait / Et les mouches volaient
Et toujours le monsieur attendait
Elle lui avait dit :
Je viendrai vers midi
Il était déjà six heures et demie
Il pensait c'est bizarre
Comme les dames ont du r'tard
Mais toujours patient et plein d'égards {au Refrain}
Lorsque sonna minuit
Il repartit chez lui
En s'disant
C'est pas pour aujourd'hui
Mais ça m'étonnerait bien
Qu'elle ne vienne pas demain
Et l'lendemain dès huit heures du matin {au Refrain}
Puis des mois se passèrent,
Vinr’ la crise et la guerre,
Le café changea d’propriétaire
On refit les plafonds,
Les chaises, les guéridons,
Mais même pendant les transformations {au Refrain}
Un soir l’âme bien lasse,
Il la vit dans la glace
Elle était just’ au café d’en face :
Elle s’était tout bonnement
Trompée d’établissement
Voilà pourquoi pendant quarante ans
Un………………. attendait
du Palais
Dubonnet
qu’il aimait
Mais le jour qu'il la vit
Elle avait un mari
Le patron de l'autre bar...
C'est la vie…
Paroles: Henri-Georges Clouzot. Musique: Jean-Villard Gilles (1961)
Pour voir mourir l'enfant chrétienne, Qu'on jette aux li-ons ce matin, (Tin tin !)
Tout Rome s'entass' aux arènes, Il n'y a plus un strapontin.
Les chapeaux des deux cents familles, Font fac' aux casquett's des voyous.
On s'interpell’, on s'égosille: "Ave Crassus !" « Bonjour mon chou »
Le bon peuple s'écrie : "Ah! Qu' c'est chouette",
L'empereur chaussant son lorgnon Envoie le clergé fair' la quête
Pour récupérer son pognon !
Sonnez trompettes ! (Ta ta ta ta ta), La vierge est prête ! (Ta ta ta ta ta)
La voilà, la voilà ? Ah ! ah ! ah !
« Ah ce qu’elle est rigolote ! » S'écrie ce vieux dégoûtant.
« Ell’ est chouette, ell’ est boulotte, J’voudrais connaîtr’ ses parents »
Elle répond : « J’suis orpheline, Sauf le respect que j’te dois,
Sal païen, je t’enquiquine, Toi et tes dieux à la noix ! »
César, ivre de colère, Rougissant jusqu'au trognon,
S'écrie: « Bougre de vipère, J’te d’mand’ pas ton opinion ! » (Nia nia nia nia nia)
Sur un signal du tyran chauve, Les flics gueul'nt: "Vive Caligula !"
On ouvre la porte des fauves. C' qu'ils ont l'air vach's ces lions-là !
Voici Justin de Numidie, Augustin de Chandernagor,
Brutus rempart de l’Arabie, et Julot, le lion de Belfort !
Tout éblouis par la lumière, Ils trébuch’ comm’ s’ils étaient saoûls,
Ils ont le trac, c'est une première, La press’ est là, c'est un gros coup !
Sonnez trompettes ! (Ta ta ta ta ta), La vierge est prête ! (Ta ta ta ta ta)
La voilà, la voilà ? Ah ! ah ! ah !
"Ah! ce qu'ell’ est rigolote !", S'écrient les rois du désert.
Ell’ leur dit: « Bonjour les potes ! » Et leur pass' la main sur l' blair.
Les voilà tous qui ronronnent, Et lui lèch'nt ses p'tits arpions.
César gueul', ordonn' et tonne: « Allez, bouffez-la mes lions ! »
Ils dis’: "Tu nous cherch’ des crosses!, Nous refusons le boulot ;
Tu veux fair' mourir la gosse: Bouff'-la toi-mêm’, vieux salaud!" (Nia nia nia nia nia)
"Empereur, gar’ à ton prestige," Hur-lent les gars du poulailler-é-é
Ah, merd’, dit l’emp’reur, ils attigent, Faudra que j’rembours’ les billets
M’faut du fric pour ma favorite, Si j’en ai pas elle l’aura sec (Sec)
La vach’ quand elle s’envoie des frites, il lui faut du beefsteak avec (Steak) !
Au grand prêtr’, il ordonne dar'-dare: « Monseigneur, va’m quérir la Mort,
V’là cent ball’… » Le grand prêtr' se barre Et r'vient dar'-dar' avec la Mort.
Sonnez trompettes ! (Ta ta ta ta ta), La vierge est prête ! (Ta ta ta ta ta)
La voilà, la voilà ? Ah ! ah ! ah !
"Ah! ce qu'ell’ est rigolote" Dit la Mort, c'est un p'tit chou.
"Ell' est chouett', ell’ est boulotte, Ell' doit pas mourir du tout !"
Caligula, l'oeil tragique Devant la rein' des tombeaux,
Sentant venir la colique, Veut gagner les lavabos.
Mais dans un bruit d'catapulte Ell' lui arrach' son Londrès
Et d'un grand coup d' pied occulte (sifflet) Ell' te l'envoie ad patrès' !
Paroles et musique de Georges Brassens (1977)
Y a tout à l’heure / quinze ans d’malheur,/ mon vieux Léon,
Que t’es parti / au paradis / d’l’accordéon,
Parti bon train / voir si l’bastrin/gue et la java
Avaient gardé / droit de cité / chez Jéhovah.
Quinze ans bientôt / qu’musique au dos / tu t’en allais
Mener le bal / à l’amicale / des feux follets ;
En cet asile / par sainte Cécile / pardonne-nous
De n’avoir pas / su faire cas / de ton biniou.
C’est une erreur / mais les joueurs / d’accordéon
Au grand jamais / on ne les met / au panthéon ;
Mon vieux tu as dû / t’contenter du / champ de navets
Sans grandes pompes / et sans pompons / et sans avé.
Et les copains / suivaient l’sapin / le cœur serré
En rigolant / pour faire semblant / de n’pas pleurer ;
Mais dans nos cœurs / pauvre joueur / d’accordéon
Il fait ma foi / beaucoup moins froid / qu’au Panthéon !
Depuis, mon vieux,/ qu’au fond des cieux / tu as fait ton trou,
Il a coulé / de l’eau sous les ponts / de chez nous ;
Les bons enfants / d’la rue de Vanves / à la Gaieté
L’un comme l’autre / au gré des flots / furent emportés.
Mais aucun d’eux / n’a fait fit de / son temps jadis
Tous sont restés / du parti des / Myosotis ;
Tous ces pierrots / ont le cœur gros,/ mon vieux Léon,
En entendant / le moindre chant / d’accordéon.
Quel temps fait-il / chez les gentils / de l’au-delà ?
Les musiciens / ont-ils enfin / trouvé le la ?
Et le p’tit bleu / est-ce que ça n’le / rend pas meilleur
D’être servi / au sein des vi-/ gnes du Seigneur ?
Si d’temps en temps / un’ dame d’antan / s’laisse embrasser
Sur’ment, papa,/ que tu r’grettes pas / d’être passé…
Et si l’bon Dieu / aime tant soit peu / l’accordéon,
Au firmament / tu t’plais sur’ment,/ mon vieux Léon !
Paroles J.Le Seyeux, musique A.Willemetz et Cl.Normand (1956)
DO RE MI FA / RE MI FA SOL / DO DO (bis)
Elle avait pour prénom Sidonie, ses amis l'appelaient Lasido
Adorant avant tout l'harmonie, elle portait un lorgnon, deux bandeaux
Ne pouvant pas jouer d'la prunelle, de la croup', ni des hanches, ni des seins
Lasido jouait du violoncelle, dans l'espoir de trouver un Chopin
Elle était vierge et solitaire, n'ayant pas connu le mystère, de l'Adoré, la violoncelliste
Cent fois elle en avait parlé, ne le connaissant que par les, récits récits, la violoncelliste
N'ayant pas tout ce qu'elle voulait, ell' s'consolait comme ell' pouvait, Mi mi mi mi, La violoncel.,
Ell' entret'nait son instrument, comme on entretient un amant, Si ré si ré, La violoncelliste
Entre ses genoux bien serrés, rêvant de grandes ouvertures
elle jouait avec un tel doigté, qu'elle en avait des courbatures
Elle pensait jouant Debussy, Si j'avais ça, si j'avais çi, Si si si si, la violoncelliste
Elle avait peur des sérénades, car elle n'avait personne pour l'ad, Mirer mirer, la violoncelliste
DO RE MI FA / RE MI FA SOL / DO DO (bis)
Elle rêvait à des choses étranges, en jouant du Coup'rin ,du Fauré
Ca faisait un horrible mélange, de faux Do , de faux si, de faux ré
Titillant des ses doigts les quatr' cordes, chatouillant de l'archet les boyaux
elle songeait aux baisers qui voous mordent, et vous donn'nt des fourmis dans le dos
For mi for mi - For mi sol si - (Do do !!!)
Elle rêvait aussi d'orgies, d'étreintes folles et d'infamies, Fa mi fa mi, la violoncelliste
Elle entendait parfois des voix, comme Jeanne d'Arc autrefois, A Donrémy, la violoncelliste
Elle imaginait du bonheur, avec six jeunes gens en fleurs, Si si mineur, la violoncelliste
aux bras musclés , aux cheveux blonds, six éphèbes au corps d'Apollon, Si ré do si, la violoncel…
Rêvant à des enlèvements, dès qu'elle attaquait une fugue
sur un palefroi noir et blanc, avec Herbert ou avec Hugues.
La berceuse avait pour effet, d'endormir Sido tout à fait, Dodo Sido, La violoncelliste
Le printemps ça la rendait folle, se trouvant dans son entresol, Si seule si seule, la violoncelliste
Mesdames, mesdemoiselles, messieurs
Prenez bien garde au violoncelle
La musique adouçit les mœurs
Mais elle durcit aussi les cœurs
les coeurs des pauvres demoiselles
DO RE MI FA / RE MI FA SOL / DO DO…. La violoncelliste !
Paroles et Musique: Francis Mainville (1953)
Il avait vingt ans / Il était l'amant / D'une fill’ qu’était sa maître-esse
Amour tendress’ / Toujours caress’ / Il en résulta un’ enfant.
Mais le triste sort / Leur fit bien du tort / Et peu après, ils l'égarè-èrent
Dans une gar’ / La garce'...aint Lazar’, / Et jamais ils n'la retrouvèrent
Pendant longtemps, il maudit le destin / Et resta sombre comm’ un repas sans vin
Mais au bout d'seiz’ ans / En se promenant,/ Sur le macadam de Pana-ame
Il vit un’ fill’ / Vraiment gentill’, / Qui d'un regard lui troubla l'âme
C'était le portrait / Le portrait craché / De son adorée Jacqueli-ine
Son coeur fit un bond (Hop-là) Et cet’ émotion, / Fit parler son hémoglobine
La voix du sang hurlait dans ses veines
C'est ton enfant c'est ton enfant / Qu'elle gueulait la voix du sang
Et ses artères répercutaient la rengaine / La voix du sang f'sait un boucan assoudissant
A son tour il s’mit à crier Jacqueline
T'es mon enfant, oui je le sens / Ca crèv’ les yeux, c'est évident !
Il la serra contre sa forte poitrine / La voix du sang était en train d'fair’ d'l'attroupement
Tous les passants trouvaient cette scèn’ émouvan-te,
Déjà les femmes se mouchaient comm’ au cinéma
Lorsqu’apparurent des gens de la gent agente
Qui embarquèr’ tout l’ monde au commissar-i-at - Hahahaha !
La voix du sang, se taisait, confuse
L'enfant qu'il avait cherché tant / et attendu impatiemment
Etait en rage et le traitait de triple buse / La voix du sang ne paraissait pas au courant
On les relâcha / Mais en sortant d'là, / Il d'vait faire une drôl’ de bobine
Car Jacqueline / Elle s’app’lait comm’ ça / Le consola comm’ on l'devine
De leurs sentiments / Naquit une enfant / Qu'ils perdirent, c’est bien domma-age
Dans l'embouteillag’ / D'une gar’ de triag’ /Ca faisait deux fois en vingt ans
Pendant longtemps, il accusa le sort / Et il fut triste comme le son du cor
Mais seiz’ ans plus tard / Il vit su’l'boul'vard / Su’l’boulevard de la Madelei-eine
Un joli tendron / Aux cheveux très blonds / Et qui lui fit perdre l'haleine
La voix du sang hurlait dans ses veines
C'est ton enfant c'est ton enfant / Qu'elle gueulait la voix du sang
Comme une brûlur’ il éprouva l'envie soudaine / De lui dire viens, c'est le dessein de ton destin
Il lui d'manda vous descendez à la prochaine ?
C'était idiot c'était idiot / Car ils n'étaient pas dans l'métro
Ell’ lui dit oui, mais il n'avait pas d'veine / Son vrai papa était bougnat rue d’la Smala
La voix du sang régulièr’ment se foutait d'dans
Mais comm’ il pleurait / Elle l'a consolé / En disant : J'm'appell’ Jacqueli-ine
Il était ému, c’est ainsi qu’elle l’eût / Et devint sa concubine
Ils perdirent l’enfant / On n’sait plus comment / Mais depuis il a beaucoup d’pei-eine
Dans la rue parfois / Des filles lui dis’ : Papa / Mais il éprouv’ je n'sais quell’ gêne
Il a presque soixant’-dix ans / Il s'tient tranquill’, il est dev'nu méfiant
La voix du sans murmure dans ses veines
Mais si doucement si faiblement
Qu'c'en est vraiment décourageant
Il pass’ son ch'min à la vue des bell’ paroissiennes
Les globules rouges probablement ont foutu l'camp
Il reste les blancs !